VII. Après les Romains, est-ce vrai que notre région connait une période agitée et sombre ?
Le Moyen Âge
Contrairement à ce qu’on a dit pendant longtemps, la fin de l’empire romain n’est pas une catastrophe complète. Même si la civilisation recule un peu, beaucoup de progrès apportés par les Romains perdurent.
Avec Charlemagne, en 800 après Jésus-Christ, nos régions connaissent même une véritable renaissance et une période de progrès qui durera jusqu’au XIVe siècle.
À quel moment le Moyen Âge se termine-t-il ? Quelle invention ou quelle découverte est considérée comme la fin de cette période historique ?
La fin du Moyen Âge est généralement associée à l’invention de l’imprimerie en 1453 par Gutenberg, qui marque le début de la diffusion de livres à grande échelle et donc aussi, la diffusion du savoir.
On considère aussi que la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, qui ouvre une ère d’exploration du monde et de découvertes, marque la fin du Moyen Age.
VIII. A-t-on gardé des traces de cette époque ?
La vieille église située dans la forêt d’Anlier, à la Misbour, entre Fauvillers et Anlier, date très certainement de cette époque.
Les ruines que nous pouvons encore admirer aujourd’hui datent du XIe siècle. Pourtant, plusieurs indices semblent montrer que l’église a été construite à l’emplacement ou à proximité d’un bâtiment déjà existant.
Tout d’abord, un Christ en cuivre doré a été retrouvé à cet endroit. Il ressemble fortement à l’art que l’on retrouve au début du Saint-Empire romain de la Nation germanique entre le VIIIe et le Xe siècle.
Au Xe siècle, les premières églises apparaissent dans nos villages. Il n’y a donc plus aucune raison de construire une église dans la forêt, entre plusieurs hameaux, si chaque village a déjà la sienne.
En plus, on sait que quand le Christianisme s’installe dans nos régions, il réutilise souvent des lieux qui étaient déjà importants pour les religions précédentes. Il est donc probable que le site de la vieille église était déjà un lieu sacré avant l’évangélisation de notre commune.
Voici une légende tirée du Wintergrün, un recueil de
légendes de la fin du XIXe siècle.
Sur une colline de la forêt d’Anlier, à une heure de Fauvillers,
subsistent des ruines que l’on appelle « Vieux Moustier » ou
« Vieille Eglise ». Selon la légende, un déserteur y enterra un
trésor et y planta une épée en guise de protection et de garde.
Personne n’a encore été assez audacieux pour fouiller le tas de
ruines et enlever le trésor.
D’après des légendes encore dans la mémoire des habitants de Fauvillers, un objet en or serait enterré au Vieux Moustier ? Sais-tu de quoi il s’agit ? Peux-tu interroger des Anciens du village pour le découvrir ?
Il s’agit d’un jeu de quilles en or. C’est un classique dans les légendes, tout comme les chèvres en or. Il se retrouve dans d’autres coins de la Wallonie.
« Otton Ier le Grand (936-973) s’inscrit dès le début de son règne dans l’optique impériale, en se faisant couronner et sacrer roi à Aix-la-Chapelle. L’homme est énergique et a les moyens de réaliser ses ambitions. En Germanie, il mate les révoltes des comtes, rattache la Franconie à la Saxe, nomme des membres de sa famille à la tête de certaines principautés, et, en s’appuyant sur le clergé, il met fin au processus de morcellement du royaume. Face aux Slaves du Nord-Est, il reprend l’expansion germanique, et crée deux marches : l’une confiée à Hermann Bilung et l’autre à Gero. Le duc polonais Miesko lui prête hommage pour les pays de la Warthe en 962, et en 968 est créé le premier évêché polonais, à Posen, rattaché à l’archevêché de Madgebourg. Otton fait entrer le duc de Bohême dans sa fidelité, et à l’ouest, il maintient dans sa vassalité le roi de Bourgogne, et s’empare de la Lorraine en 942, la divisant en deux parties, Haute et Basse-Lorraine, à la tête desquelles il met son frère, Brunon, archevêque de Cologne.
[…]
En 962, c’est l’apothéose : appelé à l’aide par l’infâme pape Jean XII, il s’empare de Ravenne, entre à Rome, où il se fait couronner « empereur auguste » le 2 février. Par bien des aspects, il fait alors figure d’imitateur de Charlemagne. Ironie de l’histoire : le nouvel empereur, Otton, est un Saxon, descendant de Widukind, l’ennemi de l’empereur carolingien. Et d’une certaine façon il venge même ce dernier en promulguant un édit par lequel le pape est placé sous contrôle de l’empereur […] »
Georges Minois, « Histoire du Moyen Âge », Paris, Perrin, 2019.
IX. Comment sait-on que nos villages existaient déjà au Moyen Age ?

Les traces que l’on trouve depuis la préhistoire et l’antiquité montrent que notre commune est habitée depuis longtemps.
Pourtant, il est difficile de savoir si nos villages existaient déjà et, surtout, s’ils se situaient exactement au même endroit.
Nous pouvons nous baser sur les premières apparitions des villages dans des textes écrits, comme des lettres, des chroniques, ou simplement dans le nom de famille de certaines personnes reprises dans les registres des paroisses de l’époque.
Le village de Wisembach, par exemple, est mentionné pour la première fois en 1201, dans une charte, un document légal par lequel la Comtesse de Luxembourg lègue le village à Henri, le comte de Castres.
Menufontaine apparait dans un document par lequel le pape Lucius III lègue la villa qui s’y trouve à l’abbaye de Saint Hubert, le 23 mars 1184.
D’autres villages sont mentionnés pour la première fois à l’époque, comme Fauvillers en 1214, Warnach en 1279 ou encore Strainchamps en 1310.